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“Citius, altius, fortius” (Plus vite, plus haut, plus fort)… Les fameux mots prononcés en 1894 par le baron Pierre de Coubertin lors de la création du Comité International Olympique sont plus que jamais d’actualité. Mais ils ont été détournés de leur sens originel. Si la recherche de la performance sportive demeure une noble quête, elle conduit trop souvent à une surenchère, à des dérives et à des excès au premier rang desquels le dopage, véritable fléau du sport professionnel et amateur contemporain.
Les raisons d’une dérive
Un sportif de haut niveau sur 10 serait dopé, c’est ce qu’estime David Howman, le patron de l’Agence Mondiale Anti-Dopage. Plus grave, ce sont les jeunes sportifs, moins soumis aux contrôles en compétition, qui seraient les plus menacés. Et que l’on ne croie pas que le dopage soit réservé au cyclisme, sport exigeant entre tous. Toutes les disciplines sportives ou presque seraient concernées. Qu’est-ce qui peut donc pousser un sportif à tricher quand il est avéré que des athlètes aussi célèbres que Marco Pantani sont décédés des suites directes ou indirectes du dopage ? Le désir d’améliorer ses performances et de gagner de l’argent, l’impression qu’on ne peut pas exister au plus haut niveau sans avoir recours au dopage… Bref, un engrenage sans fin.
Des responsabilités partagées
Sans vouloir chercher d’excuses à l’athlète coupable d’user de produits dopants, il faut reconnaître qu’une carrière sportive se construit sur une durée limitée. Quand l’athlète a sacrifié une partie de sa jeunesse pour vivre du sport pratiqué, il est pour ainsi dire soumis à une obligation de résultats. A côté des footballeurs surmédiatisés qui gagnent une fortune, combien de joueurs qui œuvrent dans l’ombre et vivent difficilement de leur activité ? A côté du cycliste que le Tour de France met en lumière, combien de coureurs sacrifiés ? La tentation du dopage peut donc s’expliquer et les responsabilités sont partagées. Le premier responsable reste en l’occurrence l’athlète qui se dope et assume son choix. Mais a-t-il toujours réellement le choix ? Sont également en cause les diverses pressions qu’il subit. Celle du public bien entendu qui attend toujours davantage de l’athlète. Mais dans l’affaire, les medias ne sont pas innocents car ils sont les premiers à s’extasier devant les performances toujours plus extraordinaires des sportifs.
Des formes de dopage de plus en plus évoluées
Tous les moyens sont-ils mis en œuvre pour lutter contre le dopage dans le sport? Les intérêts économiques sont tels qu’il est difficile d’y croire. Mais les moyens de contrôle sont coûteux et les formes de dopage parfois difficiles à déceler. Ainsi l’Académie Nationale de Médecine souligne-t-elle que certaines substances utilisées comme produits dopants se confondent avec des substances naturellement présentes dans l’organisme (EPO, hormones de croissance). Difficile de s’y retrouver ! Et puis, les tricheurs ont souvent une longueur d’avance sur les moyens de contrôle. Aujourd’hui, le dopage d’élite se rapprocherait du dopage génétique. On parle par exemple d’une molécule utilisée dans le traitement du diabète, qui modifie le métabolisme de la cellule musculaire et favorise les capacités d’endurance de l’athlète. Quelles conséquences à long terme pour un sportif soumis à un tel régime ?
Un sport sans dopage est-il possible ?
Quelle que soit la discipline, un sportif peut-il percer au plus haut niveau sans avoir recours au dopage ? Telle est la question qui se pose. Au risque de passer pour des optimistes voire des naïfs, nous voulons croire qu’un sport propre et sain, conforme à l’idéal du baron Pierre de Coubertin, est toujours possible même au niveau professionnel. Avec une alimentation équilibrée, un équilibre physique et psychologique, un sportif peut se surpasser et accomplir de grandes performances.
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