Dépendance à l’argent

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Qu’on l’ait analysé dans ses moindres détails en le finalisant avec Georg Simmel et sa Philosophie de l’argent ou bien qu’on en n’ait qu’un sens purement pratique, l’argent est une monnaie d’échange universelle qui alimente régulièrement nos espoirs et nos inquiétudes. Dans cet article, nous revenons sur le tableau pour lequel le rapport à l’argent est pathologique et s’inscrit dans une forme de dépendance.

Quand le portefeuille démange…

Si l’on évoque les problèmes addictologiques qui peuvent survenir dans le cadre d’une dépendance à l’argent, il advient de séparer deux situations antithétiques. La première concerne le profil de l’éternel économe, prêt à consentir à tous les sacrifices pour sauver la plus petite devise et toujours très inquiet au sujet de son épargne. Un lieu commun absolument sans fondement nous montrerait un retraité avaricieux, retranché dans ses dépenses vivrières et consacrant ses dernières années à thésauriser une fortune. Ces personnes tirent leur dépendance d’une éducation qui a pu être stricte : on leur a appris à vivre chichement, dans une forme de renonciation aux plaisirs monnayables. Très tôt, ils ont cru que l’argent était un bien de l’ordre de la survie, dont il fallait faire usage avec parcimonie.

À l’inverse, le second profil est celui de l’outrancier dépensier, incapable de s’en tenir à un budget lorsqu’il fait ses courses. Typiquement, on verrait un jeune adulte dans le vent, panier percé toujours fauché. On note l’apparition d’un lexique du feu pour les désigner : on parle de flambeurs, d’argent qui brûle les doigts, de cartes bancaires qui chauffent, etc. Ceux-là commettent l’erreur inverse en pensant un argent de l’ordre de l’opulence, qui sert à la satisfaction de plaisirs superflus et sans grande profondeur.

La dépendance de l’un comme de l’autre provient d’un excès : l’argent sert normalement la vie, pas la survie ni l’opulence.

L’argent, valeur sociale

L’économe comme le dépensier ont bien compris l’un et l’autre que l’argent avait une valeur sociale importante dans la société actuelle. Mais chacun en fournit une lecture différente et module ainsi le rapport qu’il entretient avec lui.

L’économe remarque que la visibilité sociale offerte par l’argent ne réside pas tant dans sa dépense que dans sa possession. L’avare profite avec délectation de la potentialité de sa solide épargne sans toutefois l’entamer. L’argent est pour lui un bien d’imagination qui le comble pleinement. Le coût de la vie l’importe peu, l’économe peut tout acheter et s’en félicite auprès d’autrui.

Le dépensier, quant à lui, prend le parti d’un rapport à l’argent théorisé par la société de consommation. Posséder de l’argent est agréable et satisfaisant mais inutile s’il n’en pas question de transformer cet argent en possessions réelles, tangibles. L’argent est pour lui un bien de concrétisation, si possible en de magnifiques réalisations qui deviennent un véritable musée témoignant des sacrifices acceptés. Le coût de la vie l’importe peu, le dépensier veut tout acheter et s’en félicite auprès d’autrui.

Nu

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