L’EMDR pour traiter en douceur phobies, addictions, dépressions…

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L’EMDR – pour “Eyes Movement Desensitization and Reprocessing” – est une nouvelle approche psychothérapeutique qui permet de traiter, entre autres, les phobies, les addictions, la dépression.  Cette méthode a été développée à la fin des années 1980 aux États-Unis par la psychologue Francine Shapiro et a d’abord été utilisée pour traiter les syndromes post-traumatiques. Qu’il s’agisse de victimes de viols, d’accidents, de deuils ou de conflits, c’est actuellement la méthode la mieux documentée dans le monde scientifique anglo-saxon et la plus utilisée aux USA. Elle obtient des résultats étonnants et suscite également beaucoup de questions.

Les mouvements des yeux qui apaisent

EMDR signifie en français « désensibilisation et retraitement par le mouvement des yeux » ce qui est déjà une indication sur cette méthode découverte par hasard par Francine Shapiro qui s’était aperçue que suivre du regard le vol des oiseaux, l’apaisait et l’aidait à chasser ses idées noires.

Pour l’expliquer simplement, la parole ne serait pas suffisante pour apaiser un traumatisme. Il faut passer par le corps, et les mouvements oculaires favoriseraient de nouvelles connexions cérébrales en vue de dissocier le souvenir traumatisant et l’émotion négative qu’il suscite en la remplaçant par des émotions positives. Le travail psychothérapeutique se fait en 5 à 10 séances d’une heure à une heure trente avec un thérapeute formé à la méthode et le résultat est durable, selon les spécialistes.

Déroulement d’une séance

Voici un exemple, sachant que la méthode utilisée peut être légèrement différente selon les patients mais le principe reste le même. Après avoir invité son patient à parler des événements de sa vie, le thérapeute lui propose de penser à un lieu agréable puis d’évoquer l’évènement traumatisant qui génère l’émotion négative (peur ou danger) et l’émotion positive par laquelle le remplacer. Parallèlement, le patient suit du regard les mouvements de la main du thérapeute. Une auto-évaluation de 1 à 10 du niveau de malaise est effectuée avant et après la séance. Au début, seuls les mouvements des yeux étaient utilisés dans l’EMDR mais avec le temps et l’expérience, il est apparu que d’autres stimulations bilatérales étaient efficaces comme les tapotements sur les mains ou les genoux ou des stimulations auditives.

Polémique autour d’une méthode rapide

Dès ses débuts, cette méthode a entraîné de nombreuses polémiques. Pour les thérapeutes “traditionnels”, la psychothérapie se fonde sur l’idée que seules l’écoute et la parole guérissent et qu’un traitement sans mots, sans décodage de l’inconscient et sur une durée aussi courte ne pouvait être efficace. C’était ne pas tenir compte des découvertes récentes concernant le fonctionnement du cerveau et de la possibilité de retraiter l’information de façon très rapide.

Faut-il préciser que le choix d’un thérapeute compétent formé à l’EMDR est extrêmement important parce que dans le cas de cette méthode, comme dans celui d’autres thérapies récentes et non conventionnelles, les charlatans abondent.

Nu

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