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Manger trop ou trop peu : la boulimie comme l’anorexie, les deux pathologies extrêmes dans le rapport à la nourriture, touchent essentiellement la population féminine adolescente et subadulte. La conjugaison de plusieurs facteurs serait à l’origine de ces troubles du comportement alimentaire (TCA). Et l’aspect psychologique y jouerait un rôle prépondérant.
L’exemple de l’anorexie est à ce titre très caractéristique. Comme toutes les maladies d’ordre psychologique, l’anorexie est difficile à cerner et à guérir. Mais puisque les mots ont un sens, que désigne précisément le terme ? L’étymologie est grecque avec son préfixe privatif : elle signifie l’absence ou la perte d’appétit. La personne qui souffre d’anorexie va de fait s’imposer des restrictions alimentaires telles qu’elle va perdre l’appétit. Le résultat le plus visible et le plus spectaculaire, c’est l’amaigrissement, jusqu’à 50% du poids initial de la personne concernée dans certains cas.
Ce rapport à la nourriture est souvent conjugué à la prise de médicaments laxatifs ou à des crises de boulimie ponctuées la plupart du temps par des vomissements provoqués. Il n’est pas rare non plus que l’anorexie soit liée à une pratique intensive des activités sportives ou intellectuelles.
Anorexie et psychologie
Mais ce qui rend délicat la guérison et même la prévention, c’est bien la dimension psychologique de la pathologie. Et les experts s’accordent à considérer que c’est le manque de confiance en soi qui est à l’origine du mal. Excès de perfectionnisme, besoin de tout contrôler ou encore rejet de l’image de la femme adulte se bousculent dans l’esprit de l’adolescente. Une attitude de rejet confortée par l’image désastreuse de la beauté féminine donnée par le mannequinat dans les sociétés occidentales. La maigreur idéalisée est heureusement depuis peu en recul mais il a fallu du temps avant que, dans le cadre du projet de loi Santé, le gouvernement n’interdise l’embauche de jeunes femmes excessivement maigres dans les agences de mode. “J’étais déjà mince quand on m’a sélectionnée. Mais à partir de ce moment, je ne mangeais plus qu’une pomme par jour”, témoigne une ex-mannequin.
Bien que tardive, cette intervention pourrait être salutaire : comment en effet faire prendre conscience à une jeune fille de sa maigreur si l’image que lui renvoient les medias encense précisément la maigreur ? Ou comment soigner une malade qui ne se considère pas comme une malade ?
Prévention de l’anorexie
Tous ces facteurs rendent délicate la guérison de l’anorexie mentale. Et pour tenter d’enrayer la pathologie, il faut généralement l’intervention d’experts pluridisciplinaires : psychiatre, pédopsychiatre, pédiatre, psychologue. Et l’hospitalisation est souvent nécessaire. Pour éviter d’en arriver là, la prévention est donc essentielle. Le rôle de la famille et de l’entourage est à ce titre essentiel. Il faut aider l’adolescent(e) à se construire en travaillant sur l’estime de soi et la confiance. Il n’est d’ailleurs pas interdit de se faire aider par un psychologue en cas de conflit avec un(e)adolescent(e). Il convient aussi d’exercer une surveillance discrète sur ses habitudes alimentaires. Dans tous les cas, le dialogue et l’esprit d’ouverture sont souvent les meilleurs alliés.
Bonjour ma fille a 13 ans elle mesure un mètre 57 et pèse 67 kilos.Je me refuse à lui faire suivre un régime et tente de lui donner de bonnes habitudes alimentaires mais ce n’est pas facile.De plus le reste de son entourage Sa grand-mère et ses tantes Lui font régulièrement remarquer quelle est déjà assez grosse et qu’elle n’a pas besoin de se resservir. Risque t-elle ou non De tomber Dans une anorexie que je ne pourrai pas contrôler?Nous tentons toutes les deux De faire accepter aux autres sa différence Ainsi que la mienne puisque suite à une maladie j’ai pris 30 kilos en 4 mois.Nnn accusé De l’encourager L’acceptation de son imageEt que si elle était grosse c’est parce que moi j’étais grosse. Suis-je un miroir pour elle Où l’on verse Où est-ce que notre société Refuse La différence Au point de brimer Une adolescente de 13 ans?
Chère Madame,
Si les troubles du comportement alimentaire (TCA) concernent toutes les couches de la population sans distinction de sexe, d’âge ou d’origine sociale, ce sont bien les jeunes filles et les femmes qui sont le plus touchées. Il est évident que l’image de la femme idéale renvoyée par notre société n’est pas étrangère à ces troubles. Je ne supporte pas ce culte de la minceur qui vire à l’obsession. Comment dès lors une adolescente ou une jeune adulte en phase de construction ne serait-elle pas tentée de suivre l’un de ces régimes miracles, comment ne serait-elle pas tentée de suivre le modèle prôné par son environnement sociétal? Je pense que vous avez raison de mettre l’accent sur un mode de vie sain plutôt qu’un régime amaigrissant qui pourrait conduire à de dangereux déséquilibres nutritionnels. À cet âge délicat, ce que votre fille a surtout besoin, c’est de construire son estime de soi et vous pouvez l’aider dans ce sens. Il y a tellement de facteurs qui entrent en compte pour une prise de poids que dire qu’il y a une filiation est très réducteur, ne culpabilisez surtout pas! Encouragez votre fille à résoudre les difficultés qu’elle entretien avec son image, demandez à votre entourage d’en faire de même. Il ne faut pas oublier la dimension psychologique des TCA, encouragez votre fille à accepter son corps tel qu’il est, ce n’est qu’à ce prix qu’elle sera une jeune fille épanouie. Bon courage.