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L’industrie de la mode est cruelle. Elle néglige la diversité physique, glorifie les mannequins très maigres et au rythme de ses attentes irréalistes du corps parfait ; elle détruit tout ce qui n’y ressemble pas. Ainsi s’explique l’obsession à vouloir perfectionner son apparence à n’importe quel prix, quitte à piétiner la réalité pour accéder à la perfection. À ce titre, de nombreuses femmes n’ayant pas la morphologie pour avoir la taille mannequin font la chasse aux ombres et finissent par souffrir de troubles alimentaires.
Et même si une carrière de mannequin peut être plus courte que les dégâts causés, les mannequins sont probablement les plus touchées. Pour en savoir plus, nous avons interrogé une jeune femme pétillante du monde de la mode : Vanessa Rosseto.
Vanessa, mannequin et présentatrice télé brésilienne, se confie sur l’envers du décor de ce métier qui fait tant rêver.
“J’ai décidé d’accepter mon corps tel qu’il est. Je ne fais plus de régimes draconiens pour avoir le soi-disant corps parfait.”
– En quelques mots, qui est Vanessa ?
– C’est un magnifique papillon intense et à la mode, oups, une femme.
– J’aimerais parler des troubles alimentaires chez les mannequins et chez les personnes qui aspirent à la taille mannequin, causés par les normes irréalistes que prône l’industrie de la mode. En tant que mannequin, as-tu déjà souffert de troubles alimentaires ou entrepris un régime drastique pour maigrir ?
– Je n’ai jamais considéré me priver de manger pour maigrir. J’adore manger, je peux même dire que c’est un des plus grands plaisirs au monde pour moi. Mais bien sûr, quand on est mannequin on est soumis à certains standards de minceur et il y a eu des moments où je me suis posée la question ‘Hey, mais comment est-ce que je peux faire pour m’affiner rapidement ?’. Certains projets ont des exigences assez strictes, il faut maigrir vite, ce qui peut être assez brusque. Pour ma part, je buvais des protéines liquides présentées sous forme de poudre (shakes) et ça me réussissait! Mais bon ce n’est qu’une diète express qu’on ne peut pas suivre éternellement. Et pour cause, j’ai appris à manger sainement pour éviter de devenir un mannequin qui ‘shake’ sa vie (rire).
– Comme tu le sais, il y a un énorme débat sur les mannequins aux standards de minceur excessive. En y étant exposé trop souvent, on peut finir par penser qu’ils sont synonymes de beauté. Est-ce que maigre est le corps à la mode?
– Je pense que finalement l’industrie est plus sensible à la promotion d’une image corporelle saine. Je ne peux pas dire que c’est naturel mais au moins c’est plus sain. Par exemple, contrairement aux mannequins qui se privent de manger, il y a de plus en plus de mannequins qui font du sport, ne consomment pas d’alcool ni de fast-food. Je ne sais pas si psychologiquement c’est plus sain mais en tout cas je peux dire que physiquement c’est clairement mieux que l’anorexie.
– Quelle est la face cachée du mannequinat ? Même si on ne voit que le côté glamour, j’imagine que ce n’est pas exactement la même chose dans les coulisses de ce métier. Es-tu sans cesse « sous pression » et en compétition avec tes consœurs ?
– Il y a des mannequins qui se torturent pour le succès. Moi j’ai décidé d’accepter mon corps tel qu’il est. Je ne fais plus de régimes draconiens pour avoir le soi-disant corps parfait. J’ai un corps proportionné et les vêtements me vont bien. Alors pourquoi les agences continuent-elles d’encourager ce qu’elles considèrent comme mensurations corporelles parfaites, ce fameux 90/60/90 ? À cause de l’idéal de la minceur véhiculé par l’industrie de la mode et c’est nul !
– As-tu entendu parler de l’hyperphagie ou le ‘binge-eating’, qui désigne une prise importante et compulsive de nourriture. As-tu déjà été touchée ou connais-tu des collègues qui en ont souffert ?
– J’en ai entendu parler mais je ne pense pas connaître quelqu’un qui en a été victime.
– Dans l’industrie du show-biz, beaucoup de célébrités sont prisonniers du regard des autres. Te sens-tu concernée ?
– Je pense que c’est un état d’esprit. La plupart du temps je me moque de ce que disent les gens, même les agences. Mais depuis que je travaille à la télévision, je suis devenue perfectionniste. Je suis la première à faire mon autocritique donc en réalité c’est moi mon plus grand ennemi.
– Avec plus d’expérience aujourd’hui, quels sont les conseils que tu peux donner aux jeunes filles désireuses de devenir mannequin ou à celles qui sont fascinées par les ‘corps de la mode’ ?
– Celles qui veulent commencer une carrière de mannequin, doivent choisir les bonnes agences et écouter ce qu’elles ont à leur dire, elles connaissent le marché. Écouter ne veut pas dire faire tout ce qu’elles demandent mais il est utile de recueillir des conseils précieux. Après il faut faire des recherches de son côté pour ne pas se faire avoir. Avant tout je dirais « Si c’est votre rêve, poursuivez-le ! Mais faites attention à rester vous-même. Soyez libres et heureuses. ».
Vous aussi comme Vanessa, résistez aux diktats de la minceur et célébrez les vrais corps, les corps sains et naturels. Car même si vous n’êtes pas parfaite, vous êtes certainement unique.
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