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“T’es boulimique aujourd’hui!” dit-on parfois sur le ton de la plaisanterie. Et le terme est souvent pris au sens figuré comme en atteste l’expression : “une boulimie de lecture”. La preuve que ce trouble caractérisé par l’absorption de grandes quantités de nourriture n’est pas toujours pris au sérieux. À tort car ceux qui en souffrent savent combien il peut faire des ravages.
D’abord quelques chiffres pour mesurer l’état des lieux : Pour une personne sur trois, la maladie deviendrait chronique, une à deux personnes touchées en mourraient… Et pourquoi alors la boulimie – étymologiquement la faim de bœuf – ne serait-elle pas prise au sérieux ? Peut-être parce ce qu’elle est insidieuse et dans la plupart des cas invisible. Dans votre entourage, quelqu’un peut être frappé sans que vous ne le remarquiez. Et pour cause, la boulimie ne se traduit que dans 30% des cas par une prise de poids. C’est que pour compenser cette addiction, l’intéressé(e) – ce sont souvent les filles qui sont touchées – va ponctuellement se priver de nourriture ou se faire vomir. Car son sentiment de culpabilité est fort.
Sentiment de culpabilité ? La maladie serait donc d’ordre psychologique. Sans aucun doute. Ne survient-elle pas souvent à l’adolescence, l’âge où l’on se construit, l’âge où l’on se cherche. À titre d’exemple, les filles souhaitent s’identifier aux modèles féminins des magazines dont la silhouette ne supporte aucune entorse d’ordre alimentaire. Et alors, que de conflits dans la tête des filles ! Comment concilier autant d’exigences quand on n’a que 15 ans ? La boulimie renverrait donc à l’estime de soi ou plutôt au manque d’estime. Une sorte de crise identitaire. L’addiction à la nourriture serait une échappatoire. En réalité un engrenage sans fin, un cycle infernal. D’autres facteurs génétiques (déficit hormonal), familiaux et sociaux favoriseraient la boulimie mais le nœud du problème est bien d’ordre psychologique.
Comment sortir du cercle vicieux ? Difficile de s’en sortir tout seul et le meilleur moyen est de se faire aider. Il n’y a pas de honte à cela. Un médecin aidera celui ou celle qui souffre de cette pathologie à réguler son alimentation, à retrouver le plaisir de manger sans céder à des pulsions dévastatrices mais puisque le facteur psychologique est au cœur du problème, l’aide d’un psychothérapeute sera également d’un grand secours. Il aidera la victime à reprendre confiance en soi, à accepter son image. Il lui expliquera tout ce qu’elle a à gagner à retrouver un mode d’alimentation plus normal.
Terminons par une note positive : dans la plupart des cas, la boulimie se soigne et se soigne bien. Mais pour mieux la combattre, il faut bien cerner le problème, ce qui n’est pas toujours évident.
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